Dans un océan d'ondes magnétiques

Rédigé par Tautavel le 31 mai 2015

Dans un océan

D'ondes magnétiques

Je scrute l'améthyste

posée sur l'étagère

J'égrène le temps qui passe

et je songe encore à cette limace

 

Derrière dans la cour,

Derrière dans le jardin,

Où tu t'es cachée, avec le chien,

Ce chien qui grogne, qui aboie,

Ce chien qui court toute la nuit

Dans le jardin

Où la lune

A déposé sa poussière

 

Je vois encore ton sourire

Je vois encore ta pâleur

Tu es entrée dans le chien

Et maintenant tu cours

Et tu hurles dans la nuit

À la lune

 

La lune de ton visage qui grandit

dans le ciel nocturne

Ton visage est sur ma maison

ton sourire est dans ma maison

tu peau recouvre ma maison

ton souffle hante ma maison

 

https://dreytnien.bandcamp.com/track/150531

 

Classé dans : Poèmes - Mots clés : audio - Aucun commentaire

Les lagunes de goudron

Rédigé par Tautavel le 06 février 2013

collaboration avec DREYT NIEN

en écoute sur le site du dendrobate


Au bord d’une lagune noire
Où se trame encore un crépuscule ce soir
Je noie ma chevelure dans la braise
Des cieux en feu et du goudron en ébullition

Je m’échoue dans la boue
Comme une sangsue verte dans un marais électrique
Ce ne sont pas des électrons, on l’a cru, longtemps
Mais ce sont des bêtes, des nuées de bêtes
Carnivores et Cranivores
Qui dévorent lentement les crânes
Des êtres endormis
Rien ne peut durer
Car ce qui dure n’a pas de  temps
Je me rappelle de ne pas dormir cette nuit

Un poulpe, brutalement éjecté hors des eaux par une vague
Se fossilise en formant un roc en suspension
Je me retourne pour me garder des éclaboussures de vapeurs  brûlantes
Et je vois, loin, l’ombre portée du monolithe qui rayonne pour ce soir
Feu de paille, comète, météo, de passage

J’étais un primate et une hyène affamée, je le sais
Dans mon dos le soleil nucléaire brûle encore avant de disparaître
Au centre d’une mélasse infinie
Qui contaminera mon horizon et rongera ma vision
Je n’évolue pas, je disparais

Je suis un rocher saillant
Ou une aube
Dans ce jour qui meure
Dans la nuit qui vient
Doucement
Comme le primate
Qui doucement, change de cap, dans ses os mêmes
Fourmillement des devenirs
Agitation fébrile à l’échelle des astres
Imperceptible au fil des jours

Dans ce sable mouvant
Où rien n’est figé
Aucune gravure ne persiste
Aucun monument ne tient
Aucun mot ne conserve son sens
Aucun poisson ne nage vivant
Nos livres, nos mots, nos paroles s’entassent sans ordre
Sédiments de la consciences sans ordre
Vivants, mort-vivants, morts
Couches successives, brisées,  écrasés ou ravivés
Transformés, combinés sans ordre

Je suis un rocher saillant
Ou une aube
Dans ce jour qui meure
Dans la nuit qui vient
Dans ces écrits qui s’effacent
Et ces mots nouveaux vomis par les flots
Fossiles, vapeurs, réincarnations, recombinaisons
Ma structure est un passage, un relais
Où passe un sentier étroit
Foulé par un spectre sans visage ni présence
Dont nul ne racontera l’histoire
Trop ténue, singulière
De passage dans cette lagune
Le jour, moi, la nuit
Nous repasserons demain,
Autrement, associés, mutés, horriblement déformés

 

 

Classé dans : Poèmes - Mots clés : audio - Aucun commentaire

  • Accueil
  • Géographie


  • Catégories

    Archives

    Mots clés

    Derniers articles

    Derniers commentaires


    mots d'un monde de pierre