28/12/2012 - Compte pas sur moi
Compte pas sur moi pour te raconter ce qui se passe ici. D’ailleurs j’en sais rien. Raconter tout ce qui se passe à l’échelle humaine je veux dire. L’art permanent, partout et à tous les niveaux. Je cède. Voilà ce qui se passe ici. Tourne la page si tu veux bien, sinon va au Diable.
27/12/2012 - le végétal me guette
Je suis à l'infâme fossile
Dans la boue morte des yeux
Et la main rêche des choses
Encore une fois, le végétal me guette.
Et moi, et moi,
Tétanisé, je laisse flâner ma pensée
Comme l'écume,
Encore une fois, le végétal me guette.
12/02/2012 - Oxydé
au sommet de la colline de feu
tu crois encore à cette brise ancienne
qui souffle en souvenir
en rêve spectral d'autrefois
flamme à la lisière d'un neurone
chancelle sous le feu du vent magnétique
le chien solaire hurle à la lune
et vent fou se lève encore
gouffre aux reflets dorés
lagune de bronze gorgée de serpents
l'écaille dans ton œil
le flux et le reflux de ton souffle
oxydé
15/04/2007 - Sommeil paradoxal
Cinq poèmes
Δ
Ma cabane est bariolée,
Ma cabane est bariolée,
à gauche, à droite,
J'y attache des tissus verts ou jaunes,
des écorces et des tapis,
Et je t'invite à quelque dîner envoûté.
Pour quelques lopins de terre,
Pour quelques lopins de terre,
Pour quelques figues mal cuites,
Je ronchonne comme un cochon
à la recherche d'une autre vue
D'une autre vue sur la berge.
L'antre du chien aux mille trèfles
Aux mille éclats de rose ensorcelée
Je rumine mon désespoir,
Je cogne aux portes du ciel,
Devant ta porte,
Je dépose ces quelques fleurs.
Le végétal me guète
Je suis à l'infâme fossile
Dans la boue morte des yeux
Et la main rêche des choses
Encore une fois, le végétal me guète.
Et moi, et moi,
Tétanisé, je laisse flâner ma pensée
Comme l'écume,
Encore une fois, le végétal me guète.
Sa Majesté la Neutralité
Elle est là, ferme et silencieuse,
Maussade et vaporeuse,
Elle se tient droit et ne répond rien
Et pourtant elle parle, déjà
La position la plus acrobatique qui soit
Inspire un équilibre ultime
Elle ne répond rien et pourtant elle parle, déjà
Ni oui, ni non, simplement là.
Inerte
Je suis un râle dans la vie,
Une sorte de fêlure abstraite et macabre,
A l'inverse de pégase je rampe dans les dunes
et recherche enfin le testament de mon âme.
Je ne veux rien, je ne veux rien d'autre que de l'hydrogène,
Je veux qu'une hydre se tienne perpendiculairement au mur,
Je veux qu'une crevasse s'ouvre dans le sable
Pour laisser s'échapper ce petit monstre qu'il renferme,
Je suis à bout, dans une fosse et dans le nerf du ciel,
Dans le cachot éternel du fossile qui revient ;
Le fossile revient, toujours, quand on dort, quand on somnole.
Il faut remuer les corps et réveiller la vie tous les matins.
L'inerte enfin l'inerte, cette pâle caricature de la vie,
Inerte tel un pauvre caillou,
Pauvre caillou, pauvres grains de sable, réveillez-vous
Réveillez les volcans !
15/08/2003 - Déserts de pierre
Δ
Recueil de Poésie / Août 2003
Fossilisation d'une membrane déjà close ou tentative d'éclaircie dans l'impossible du rien, selon le jour, selon la nuit, on se retrouve d'un côté ou de l'autre de la lame tranchante d'un cercueil au sommeil fibreux, juste là, dans la chambre aux oiseaux.
On se relève chaque matin avec cette même question, cette insoutenable tentacule qui nous rejette aux débuts de la vie alors que ce n'est que le début du jour. Chaque matin, toute la vie est à recommencer. Il n'y a que certains soirs où l'on est soi.
Dans les nuages aussi ténébreux que le goudron, sur les chemins rocheux de quelque désert, aux confins de l'eau des roches à chaque fois on recalcule combien il nous reste, et il nous reste toujours très peu, jamais assez et jamais la même somme. Et pourtant il faut toujours avancer, vers une roche, un mont ou un lac.
Comment se relever du venin du désert ? Comment combattre des spectres ? Tentative d'éclaircie dans l'impossible du rien, tout est dans le cachalot géant qui garde tout pour lui, il s'agit de lui extirper la moindre parole sans comprendre un seul mot de son langage aussi ancien que les glaces célestes, glaces célestes et vallées de feu pour un dernier combat aussi vain qu'énigmatique. Fossilisation d'une membrane déjà close, aussi pâle que le dessein infini de la finitude enfin trouvée. Et pourtant encore et toujours insatisfait sur ce chemin rocailleux qui mène au crépuscule des riens mais qui nous reconnecte à chaque fois aux ondes.
100 exemplaires, dont 70 avec la revue du Réseau Souterrain n°9, et 30 en vente ici.
Déserts de Pierres est le premier recueil de poésie de Tautavel (M. de la Chanterelle). Vous pouvez le télécharger ici au format PDF :
deserts_de_pierres.pdf
ou le commander au format papier pour 10 Euro, il en reste encore dans le carton, cliquez sur ce bouton pour commander le livre :
Extraits.
La ficelle dans la boue
Ai-je dormi ?
Je ne crois pas.
Et pourtant les papillons, les couleurs, le citron...
Il y a bien longtemps, j'ai voulu chanter la pierre.
Je dormais et je dors encore
À l'abri d'un arbre peut être.
Ou sur la croûte du silencieux volcan.
Je me roule dans l'herbe,
Comme une roche sur le flanc d'un mont.
Grand ami des limaces, je recueille la rosée.
Mon œil est jaune, il le sait.
Et je le dis solennellement, Le visage à moitié perdu dans la boue, Rien n'est plus beau que le miel !
Lueurs de l'hiver
Lueurs de l'hiver
À travers ma fenêtre
Flocons et astéroïdes, gerçures
Aveugle dans l'hiver qui vient
Danse dans un pré invisible
Royaume du son
De l'espace que parcourt ma main
Au soleil de granit.
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